Compter sur le recyclage pour supprimer tous nos déchets
Le recyclage est souvent présenté comme une solution clé pour lutter contre la pollution plastique, mais en réalité, il ne suffit pas à endiguer ce fléau mondial. Chaque année, des millions de tonnes de plastique continuent de polluer nos terres et océans, tandis que les infrastructures de recyclage peinent à suivre. Pourquoi cette solution, bien qu’indispensable, ne peut-elle pas résoudre le problème à elle seule ?
Pourquoi compter sur le recyclage n’est pas suffisant ?
1. Capacité de recyclage limitée :
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- Seulement 14% des emballages en plastique sont triés dans le monde.
- Seuls 10% des plastiques triés sont effectivement recyclés, et seulement 2% le sont plus d’une fois.
- De nombreux types de plastiques (PVC, PE-BD, PP, PS) ne sont pas recyclables avec les technologies actuelles.
- La diversité des plastiques et la complexité des mélanges compliquent leur traitement.
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2. Coût du recyclage vs plastique vierge :
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- Le recyclage implique de nombreuses étapes (tri, nettoyage, décontamination, transformation), ce qui le rend coûteux.
- Les plastiques recyclés sont souvent de qualité inférieure et nécessitent des ajouts de plastique vierge.
- La production de plastique vierge reste moins chère en raison de la faible valeur des cours du pétrole et des externalités non prises en compte.
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3. Flux de déchets ingérables :
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- Les infrastructures occidentales ne peuvent traiter la quantité colossale de déchets générés.
- Solution passée : exporter les déchets vers la Chine (jusqu’en 2018), puis vers d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Cela a engendré :
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- Multiplication d’usines de recyclage illégales.
- Pollutions massives (eaux, sols, air).
- Refus croissant des pays asiatiques d’accepter ces déchets.
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4. Recyclage, un pansement en bout de chaîne :
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- Le recyclage ne répond pas à la source du problème : la production excessive de plastique.
- Le cadre législatif actuel (principe du pollueur-payeur) reste limité dans sa capacité à réduire drastiquement cette production.
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Alternatives prometteuses et actions concrètes
1. Limiter sa consommation de plastique à la source :
- Adopter des comportements responsables :
- Refuser les produits suremballés.
- Acheter en vrac ou privilégier les produits réutilisables.
- Réparer plutôt que jeter.
- Éviter les produits influencés par le marketing.
- Exemples de solutions individuelles :
- Utiliser des sacs réutilisables.
- Apporter sa propre tasse ou ses contenants au travail.
- Fabriquer ses produits d’entretien ou cosmétiques.
2. Faire pression sur les industriels :
- Certaines marques, comme Coca-Cola, Pepsico, Nestlé, sont responsables d’une grande part de la pollution plastique.
- Participer à des campagnes, soutenir des ONGs et boycotter les produits non durables peuvent pousser les entreprises à changer leurs pratiques.
3. Agir localement :
- Encourager les autorités locales à :
- Supprimer les emballages plastique à usage unique dans leurs achats publics.
- Interdire les plastiques jetables lors d’événements publics.
- Mettre en place des alternatives accessibles (fontaines à eau, consignes pour contenants réutilisables).
- Exemples inspirants :
- Freibourg (Allemagne) : introduction de gobelets réutilisables consignés.
- Roubaix (France) : défi « zéro déchet » avec ateliers et conseils pour les familles.
4. Soutenir les initiatives collectives :
- Mouvements comme Break Free From Plastic et Rethink Plastic Alliance militent pour des législations plus strictes sur le plastique et des solutions durables.
- Les citoyens peuvent relayer leurs messages, signer leurs pétitions, et sensibiliser leur entourage.
En conclusion : une approche holistique
- Le recyclage est une étape nécessaire mais insuffisante face à l’ampleur de la pollution plastique.
- Réduire la production et la consommation de plastique est essentiel pour un impact durable.
- Individus, entreprises et pouvoirs publics doivent collaborer pour privilégier des solutions durables et réduire les déchets à la source.
Cette page a été rédigée en s'appuyant sur une infographie Qqf réalisée en partenariat avec Surfrider. Consultez ici le document complet : Fausses bonnes idées recyclage Complet
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